Des violences ont éclaté dans les rues d'Amsterdam lundi soir, marquant la deuxième vague d'attaques antisémites dans la capitale néerlandaise au cours de la semaine dernière. Selon les médias locaux, des émeutiers ont incendié un tramway et se sont affrontés avec la police, tout en criant des insultes offensantes et haineuses à l'encontre des Juifs.
Des émeutiers vêtus de noir et armés de feux d'artifice ont semé le chaos dans la banlieue ouest d'Amsterdam, incendiant un tramway près de la place 40-45. L'incendie, probablement déclenché par un feu d'artifice, a brisé les vitres du tramway, mais heureusement, personne n'a été blessé car le véhicule était vide à ce moment-là.
Des hommes masqués ont parcouru les rues en scandant « Palestine libre », tandis que certains journalistes ont rapporté avoir vu un passant arraché de son vélo et violemment battu. Des véhicules privés et des vélos ont également été endommagés lors des troubles.
En réponse à ces actions violentes, les autorités néerlandaises ont imposé une interdiction de trois jours de toutes manifestations à Amsterdam dans le but de rétablir l'ordre. Cette décision intervient après des affrontements entre manifestants pro-palestiniens et policiers anti-émeutes sur la place du Dam, qui ont donné lieu à plus de 50 arrestations.
Sentiment anti-israélien et montée de l’antisémitisme
Ces violences font suite à une série inquiétante d’attaques contre des Juifs et des Israéliens à Amsterdam, provoquées par des manifestations anti-israéliennes. Quelques jours plus tôt, un pogrom ciblant des Juifs dans la ville avait eu lieu après le match de football Maccabi Tel Aviv contre Ajax. Des manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés dans la ville en solidarité avec le conflit en cours à Gaza.
Geert Wilders, leader du Parti pour la Liberté (PVV), a condamné la violence, déclarant : « Après la chasse aux Juifs, l'Intifada », attirant l'attention sur la dangereuse montée de l'antisémitisme. Wilders est un fervent partisan d’Israël, ainsi qu’un critique virulent des politiques d’immigration aux Pays-Bas.
Appels à la violence : « Chasse aux Juifs » à Anvers
Les violences à Amsterdam ont suscité des inquiétudes dans toute l’Europe, les autorités belges étant en état d’alerte. A Anvers, des appels à une « chasse aux Juifs » ont émergé sur les réseaux sociaux, incitant la police à arrêter cinq personnes dans le cadre de mesures proactives. Les appels, qui ont commencé à circuler après le pogrom d’Amsterdam, exhortaient les jeunes à cibler le quartier juif d’Anvers, en particulier le quartier Harmoniepark.
Alors que la police surveille de près ces développements, les publications sur les réseaux sociaux remontent à un jeune de 17 ans, qui a été brièvement détenu et interrogé avant d'être relâché. La communauté juive belge reste à bout de nerfs alors que ces tensions continuent de monter.
Le rôle des médias sociaux dans l’alimentation de l’antisémitisme
Le rôle des médias sociaux dans l’alimentation des attaques antisémites est une préoccupation majeure. À Anvers, plusieurs vidéos d’attaques violentes contre des Juifs ont été largement diffusées en ligne. L’une de ces vidéos montrait un homme juif attaqué par un groupe d’émeutiers qui criaient « Palestine libre » pendant l’assaut.
Les autorités belges se sont engagées à renforcer les mesures de sécurité en réponse aux menaces croissantes. Le ministre sortant de la Justice, Paul Van Tigchelt, a rassuré la communauté juive sur le fait que le service antiterroriste belge s'efforçait d'empêcher les attaques par imitation. Malgré ces efforts, la menace de nouvelles violences reste élevée, les autorités exhortant les victimes de crimes haineux à signaler les incidents à la police.
Les dirigeants européens s'expriment
La recrudescence des incidents antisémites a incité les dirigeants de toute l’Europe à s’exprimer. Le Premier ministre belge Alexander De Croo a condamné ces attentats, déclarant : « Il n'y a pas de place pour l'antisémitisme en Europe ». Ses commentaires font écho aux sentiments partagés par de nombreux responsables européens aux prises avec la montée des crimes haineux liés au conflit israélo-palestinien en cours.
Alors que la violence se poursuit, les autorités et les dirigeants communautaires s'efforcent de faire face aux tensions croissantes et de protéger les communautés vulnérables contre de nouveaux dommages.