Rafael Grossi, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a fait une déclaration ferme à Téhéran, exhortant à ce que les installations nucléaires iraniennes ne deviennent pas la cible de frappes militaires. Les commentaires de Grossi font suite aux remarques du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, qui a suggéré que les installations nucléaires iraniennes étaient plus vulnérables que jamais aux éventuelles attaques israéliennes.
Israël considère depuis longtemps les ambitions nucléaires de l’Iran comme une menace existentielle. Même si l’appel à la retenue de Grossi est venu en réponse à la rhétorique de défense israélienne, la situation est bien plus complexe. Israël aurait mené une série de frappes visant à dégrader les systèmes de défense aérienne iraniens en représailles à une attaque de missile iranien contre Israël. Cependant, des rapports suggèrent qu'Israël s'est abstenu de cibler directement les installations nucléaires iraniennes, prétendument sous la pression de l'administration Biden, qui a appelé à une approche plus prudente.
Malgré ces interventions diplomatiques, les préoccupations sécuritaires d’Israël restent intenses. Le gouvernement israélien continue de souligner les risques potentiels posés par les capacités nucléaires iraniennes, soulignant que le développement d'armes nucléaires par l'Iran pourrait déstabiliser l'ensemble de la région du Moyen-Orient.
La position de l'Iran dans les négociations nucléaires
Parallèlement aux discussions autour d’une éventuelle action militaire, l’Iran a signalé sa volonté de s’engager dans des négociations nucléaires. Cependant, les responsables iraniens, dont le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, ont clairement indiqué qu’ils ne négocieraient pas « sous la pression et l’intimidation ». Cette position contraste directement avec la politique américaine de « pression maximale »* mise en œuvre lors du premier mandat du président Donald Trump.
Lors d'une récente rencontre avec Grossi, Araghchi a réitéré la volonté de l'Iran de négocier sur la base de son « intérêt national » et de ses « droits inaliénables », mais a insisté sur le fait que toute négociation doit avoir lieu sans pression extérieure.
Les efforts diplomatiques de Grossi à Téhéran
Grossi, arrivé à Téhéran hier soir, a rencontré un certain nombre de responsables iraniens, dont Araghchi et Mohammad Eslami, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique. Ces réunions sont considérées comme cruciales pour déterminer l’avenir de la diplomatie nucléaire entre l’Iran et la communauté internationale. Grossi devrait également rencontrer le président Masoud Pezeshkian pour discuter des défis actuels liés au programme nucléaire iranien.
Le moment choisi pour la visite de Grossi est significatif, quelques semaines seulement avant l'investiture du président américain élu Donald Trump, qui devrait revenir à une position dure à l'égard de l'Iran. L’administration précédente de Trump a joué un rôle déterminant dans la pression en faveur du retrait des États-Unis du JCPOA, une décision qui a laissé l’Iran dans une position précaire quant à ses ambitions nucléaires et à ses relations avec l’Occident.