Dans un changement radical de pouvoir, le Premier ministre syrien Mohammad Ghazi al-Jalali a déclaré dimanche qu'il resterait à son poste et soutiendrait le maintien du gouvernement après la fuite du président Bachar al-Assad de Damas au milieu d'une offensive éclair des forces rebelles. Cela marque la fin des 24 années de règne d'Assad, comme l'ont confirmé les commandements de l'armée syrienne informant les officiers de l'effondrement du régime.
La coalition rebelle syrienne a pris le contrôle de la capitale et des personnalités clés, notamment des dirigeants de l'opposition et des diplomates étrangers, envisagent désormais une transition du pouvoir. Les rebelles ont déclaré la formation d'un gouvernement de transition et le Premier ministre Jalali supervisera le transfert de l'autorité jusqu'à ce que les nouveaux dirigeants prennent le relais.
Les groupes d’opposition syriens se sont engagés à continuer à œuvrer en faveur d’une structure de gouvernance inclusive qui représente tous les Syriens. Le chef rebelle Ahmed al-Sharaa a souligné que les institutions publiques resteraient sous la supervision de Jalali jusqu'à ce qu'une passation officielle des pouvoirs ait lieu. Par ailleurs, le principal représentant de l'opposition syrienne à l'étranger, Hadi al-Bahra, a déclaré que des réunions avec les pays arabes et européens, ainsi qu'avec les Nations Unies, seraient programmées pour discuter des prochaines étapes de la Syrie.
Les événements qui ont conduit au départ d’Assad ont été rapides. Un avion de la compagnie aérienne syrienne a été aperçu quittant Damas au moment même où les informations confirmaient la chute de la ville. Les trajectoires de vol initiales suggéraient que l'avion se dirigeait vers la région côtière de la Syrie, mais il a ensuite effectué un virage brusque et a disparu des radars, alimentant les spéculations sur l'endroit où se trouve Assad.
Les Émirats arabes unis, qui avaient déjà tenté d'aider Assad à se détacher de l'influence iranienne, ont exprimé leurs inquiétudes quant à l'avenir de la Syrie. Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, a averti que l'extrémisme et le terrorisme pourraient augmenter à la suite de la chute d'Assad. Il a également souligné l’occasion manquée pour Assad de s’engager dans des discussions politiques qui auraient pu sauver son régime.
Malgré l’incertitude politique, les Émirats arabes unis ont également clairement indiqué qu’ils souhaitaient se distancier d’Assad, à l’instar de nombreux pays arabes qui ont pris leurs distances en raison des liens entre la Syrie et l’Iran. Gargash a exprimé ses inquiétudes quant au chaos potentiel, déclarant que l'avenir de la Syrie reste incertain.
Alors que la Syrie commence à faire face à sa nouvelle réalité, on craint que l’extrémisme ne reprenne racine. Alors que les forces rebelles prennent le contrôle du pays, le pays est confronté à un moment crucial de son histoire, où l’on se demande si un nouveau gouvernement inclusif peut émerger ou si des groupes radicaux profiteront de l’instabilité.