Une crèche saisonnière exposée au Vatican a été supprimée après avoir suscité une controverse en raison de sa représentation de l'enfant Jésus allongé sur un keffieh, un foulard traditionnel porté par les Palestiniens comme symbole national. La crèche, intitulée « Nativité de Bethléem 2024 », a été conçue par les artistes palestiniens Johny Andonia et Faten Nastas Mitwasi, tous deux originaires de Bethléem.
Le berceau drapé de keffieh, exposé dans la salle Paul VI, faisait partie d'une exposition plus vaste comprenant d'autres crèches. L’image controversée a cependant rapidement suscité des réactions négatives en raison de ses implications politiques, les critiques affirmant qu’elle symbolisait l’amalgame de la tradition chrétienne avec les problèmes politiques contemporains liés à la Palestine.
Lors du dévoilement de la scène, le pape François a appelé les participants à se souvenir de ceux qui souffrent des tragédies de la guerre, en faisant spécifiquement référence à Bethléem et à d'autres régions du monde. Le Vatican n'a cependant pas fourni de raison spécifique pour le retrait de la scène, ni indiqué si la décision avait des implications politiques.
Contexte politique et position du Vatican
La crèche a été organisée par le Comité présidentiel supérieur pour les affaires ecclésiastiques en Palestine, un organisme associé à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), et l'ambassade palestinienne auprès du Vatican. Cette collaboration souligne le contexte politique profond dans lequel la scène a été créée, car elle a été introduite au milieu des tensions croissantes entourant le conflit israélo-palestinien en cours.
La position du Vatican sur le conflit a attiré l'attention, en particulier les récents commentaires du pape François sur la guerre entre Israël et le Hamas. Les commentaires du pape, y compris ceux sur la définition technique du génocide, ont provoqué des tensions au sein de certaines communautés juives et israéliennes, beaucoup condamnant ces propos comme étant partiaux.
La nature controversée de l'exposition réside également dans sa suggestion selon laquelle Jésus était palestinien, une vision qui a été politiquement chargée ces dernières années. Les responsables israéliens, notamment en 2013, lorsque le président palestinien Mahmoud Abbas a tenu des propos similaires, ont critiqué l’association de Jésus à l’identité palestinienne.