Les États-Unis considèrent la chute de Bachar al-Assad comme une opportunité importante de débarrasser la Syrie de ses armes chimiques restantes, qui ont tué et blessé des milliers de personnes au cours de cette brutale guerre civile. Nicole Shampaine, ambassadrice américaine auprès de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a souligné le ferme engagement de Washington à soutenir l'effort international visant à éliminer l'arsenal chimique syrien. S'adressant à Reuters avant une réunion cruciale de l'OIAC à La Haye, Shampaine a exprimé l'espoir que l'effondrement du régime d'Assad ouvrirait la voie aux nouveaux dirigeants syriens pour travailler avec la communauté internationale pour résoudre une fois pour toutes la question des armes chimiques.
Depuis que la Syrie a rejoint l’OIAC en 2013 dans le cadre d’un accord américano-russe, le pays a manqué à plusieurs reprises à ses obligations d’éliminer ses armes chimiques. Malgré des années d'inspections et la destruction d'une grande partie des stocks chimiques syriens, les enquêteurs ont découvert que des armes chimiques, notamment l'agent neurotoxique sarin et le chlore gazeux, étaient toujours utilisées par les forces d'Assad pendant la guerre civile.
Lors de la réunion de jeudi de l'OIAC, le chef de l'organisation demandera l'approbation des États membres pour le financement et l'assistance technique nécessaires pour achever le processus de désarmement chimique en Syrie. Le rôle de l'OIAC a été crucial en supervisant la destruction de plus de 1 300 tonnes d'armes chimiques syriennes, une partie du stock étant détruite sur un navire américain équipé de systèmes d'hydrolyse spécialisés.
Shampaine s'est dit convaincu que le soutien international serait fort pour profiter de cette opportunité pour résoudre le problème des armes chimiques en Syrie. Cependant, avec l'instabilité persistante et les groupes armés toujours actifs en Syrie, l'OIAC est confrontée à des difficultés pour sécuriser et détruire les munitions et produits chimiques restants. Des sources diplomatiques indiquent que les priorités immédiates incluent la localisation et la sécurisation des sites d'armes chimiques et la prévention d'une nouvelle prolifération.
Alors que la communauté internationale se prépare à agir, la fin des 54 ans de règne d’Assad ouvre la porte à l’accès à des installations de production et de stockage auparavant interdites, ce qui pourrait fournir une preuve cruciale du programme d’armes chimiques du régime.