L’Arabie saoudite a informé les proches du président élu américain Donald Trump qu’elle ne normaliserait pas ses relations avec Israël tant que la guerre en cours à Gaza ne prendrait pas fin. Selon des sources proches du dossier, des responsables saoudiens, dirigés par le prince héritier Mohammed ben Salmane, ont partagé cette position avec des personnalités clés proches de Trump, notamment son nouvel envoyé spécial au Moyen-Orient, Steve Witkoff.
Les discussions ont eu lieu ces dernières semaines et les responsables saoudiens ont souligné que la normalisation ne pourrait avoir lieu qu'après la cessation des hostilités à Gaza. Le Royaume a également indiqué que tout accord de normalisation nécessiterait une déclaration concernant un État palestinien ou une voie vers un tel État, bien que la pleine reconnaissance d’un État palestinien ne soit pas nécessaire à ce stade.
Si une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite semble possible, elle dépend de la situation actuelle à Gaza. Les responsables saoudiens font pression pour une déclaration reconnaissant l’engagement d’Israël envers un État palestinien ou au moins une voie claire vers sa création. Cette évolution fait suite à des informations publiées plus tôt dans la semaine indiquant qu’un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite pourrait déjà être en place.
Les relations américano-saoudiennes ont connu des hauts et des bas, notamment pendant le mandat du président Biden. Les tensions de l’administration Biden avec l’Arabie saoudite, notamment après que Biden l’a qualifiée d’État « paria », ont modifié la dynamique. Cependant, sous Trump, qui a exprimé son intention d’intensifier la pression sur l’Iran, il existe des opportunités pour une coopération plus étroite entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite, compte tenu notamment des intérêts communs sur les marchés pétroliers.
Un facteur clé dans la prise de décision de l’Arabie Saoudite est son désir de voir des prix du pétrole stables et élevés. Les États-Unis et l’Arabie saoudite devraient bénéficier de la hausse des prix du pétrole, d’autant plus que Trump est susceptible d’imposer des sanctions plus sévères au secteur pétrolier iranien. Ces sanctions pourraient réduire l’offre mondiale de pétrole, augmentant ainsi les prix, ce qui profiterait à la fois aux producteurs de pétrole américains et à Saudi Aramco. Les ambitieux plans de diversification économique du prince héritier Mohammed ben Salmane nécessitent un budget solide, qui repose sur des prix du pétrole atteignant 100 dollars le baril.
Malgré des défis tels qu'une demande plus faible de la part de la Chine et une surproduction mondiale de pétrole, les experts affirment que des sanctions supplémentaires contre l'Iran pourraient rétablir l'équilibre du marché pétrolier mondial, ce qui bénéficierait aux économies des deux pays.