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L’Iran est confronté à de graves pénuries d’énergie malgré ses vastes réserves de gaz naturel

L’Iran est confronté à de graves pénuries d’énergie malgré ses vastes réserves de gaz naturel

Bien qu'il dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz naturel, l'Iran est aux prises avec de graves pénuries d'énergie, en particulier pendant les mois d'hiver. Le pays est depuis longtemps aux prises avec la pollution de l'air, mais la situation s'aggrave en hiver lorsque les centrales électriques sont obligées de brûler du fioul lourd de mauvaise qualité, connu sous le nom de mazut, en raison d'un approvisionnement en gaz insuffisant.

Ces dernières semaines, une rare vague de froid a exacerbé ces pénuries d'énergie, avec des températures dans le nord de l'Iran plongeant jusqu'à -20°C (-4°F). Le temps glacial a conduit à la tenue des cours en ligne et à la fermeture des bureaux gouvernementaux pour économiser l'énergie. Cette situation sans précédent a incité le président Masud Pezeshkian à appeler le public à réduire le réglage des thermostats de 2°C, tandis que d'autres responsables, dont le ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi, ont encouragé le personnel à s'habiller chaudement au travail.

Les racines de la crise énergétique actuelle en Iran résident à la fois dans des problèmes structurels et dans une mauvaise gestion. Malgré ses abondantes ressources en gaz naturel, l’Iran n’a pas réussi à augmenter sa production pour répondre à la croissance de sa consommation. Ce déséquilibre est aggravé par les subventions énergétiques qui maintiennent les prix de l’énergie à un niveau bas, encourageant ainsi le gaspillage.

De plus, l'infrastructure énergétique iranienne est vieillissante et inefficace. Le problème du torchage du gaz dans le pays – brûler l'excédent de gaz produit lors de l'extraction du pétrole – a été un contributeur majeur à la crise. En 2023, l'Iran se classait au deuxième rang mondial pour le torchage de gaz, brûlant environ 21 milliards de mètres cubes de gaz, soit suffisamment pour répondre à 40 % de la demande de gaz de la Turquie. Cette pratique inutile met encore plus à rude épreuve les ressources déjà limitées du pays.

Infrastructure obsolète et défi de l’expansion

Les principaux gisements de gaz naturel de l'Iran sont situés dans le sud et le sud-ouest, loin des régions du nord où la demande est la plus forte. Cette disparité géographique nécessite un réseau de transport de gaz robuste, mais les infrastructures vieillissantes de l'Iran peinent à répondre à la demande croissante. L'expansion du réseau et l'augmentation de la production nécessitent des investissements substantiels, mais la faiblesse de l'économie du pays et les sanctions internationales ont entravé les progrès.

Gregory Brew, analyste énergétique chez Eurasia Group, a noté que la situation est aggravée par le manque d'accès aux investissements étrangers et à la technologie en raison des sanctions américaines. Ces sanctions, imposées en réponse aux programmes nucléaire et balistique iraniens, ont paralysé l'économie iranienne et limité sa capacité à accéder aux ressources nécessaires pour répondre à ses besoins énergétiques.

De plus, malgré d’importantes pénuries intérieures, l’Iran continue d’exporter du gaz naturel vers les pays voisins comme l’Irak et la Turquie. Beaucoup remettent en question le bien-fondé de ces exportations, compte tenu de la pression qu’elles exercent sur l’offre intérieure. Selon Brew, la nécessité pour l'Iran de générer des revenus grâce aux exportations entraîne une pression supplémentaire sur ses ressources déjà limitées, aggravant ainsi la crise énergétique dans son pays.

Impact des sanctions et défis futurs

Les sanctions ont considérablement entravé la capacité de l'Iran à exploiter ses vastes réserves de gaz naturel, en particulier dans le champ de South Pars, que l'Iran partage avec le Qatar. Alors que le Qatar a conclu des accords lucratifs avec des sociétés énergétiques internationales, la dépendance de l'Iran à l'égard de ses capacités nationales a limité sa capacité à tirer pleinement parti de cette vaste ressource.

Les sanctions étant susceptibles de rester en vigueur dans le climat géopolitique actuel – notamment avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche – la pression sur le secteur énergétique iranien devrait s'intensifier. La lutte actuelle du pays contre les pénuries d'énergie va probablement se poursuivre à moins que des investissements importants dans les infrastructures et la production ne soient réalisés, ce qui semble de plus en plus difficile en raison des contraintes politiques et économiques.

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Expertises: Politique internationale, Technologies israéliennes
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