Dans un récent discours du 22 décembre, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a appelé les Syriens à résister au nouveau gouvernement dirigé par les rebelles après l'éviction de Bachar al-Assad. Khamenei a souligné que le soulèvement avait été orchestré par l'Occident, appelant les Syriens, en particulier les jeunes, à « s'opposer avec une ferme volonté à ceux qui ont conçu et mis en œuvre l'insécurité ».
L'effondrement du gouvernement syrien a commencé le 8 décembre, lorsque le groupe terroriste désigné par les États-Unis, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), et ses alliés ont lancé avec succès une offensive éclair contre les forces d'Assad. Après cette défaite, Assad a demandé l’asile en Russie, après plus de cinq décennies de régime autoritaire. HTS, qui cherche depuis longtemps à renverser Assad, a depuis agi rapidement pour établir un gouvernement intérimaire, dirigé par Riad al-Asaad. Les nouveaux dirigeants ont exprimé leur confiance dans la capacité d’unir les différentes factions qui ont renversé Assad.
Malgré ces développements, Khamenei reste convaincu qu’une faction alignée sur la République islamique d’Iran finira par l’emporter en Syrie. Pendant ce temps, le gouvernement de transition soutenu par HTS insiste sur le fait qu’il protégera les droits de tous les Syriens.
Les tensions s’intensifient avec le soutien turc à HTS
Le 22 décembre, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a rencontré le dirigeant syrien de facto, Ahmed al-Sharaa, à Damas. Les détails de leur réunion n’ont pas été divulgués, mais la Turquie soutient depuis longtemps HTS dans ses efforts visant à chasser Assad du pouvoir. L’implication de la Turquie complique encore la situation, dans la mesure où l’avenir de la Syrie dépend de l’influence étrangère, notamment de puissances régionales comme l’Iran et la Turquie.
La chute d’Assad est un coup dur pour l’Iran, car elle marque l’érosion de l’influence de Téhéran en Syrie et dans l’ensemble du Moyen-Orient. Ces derniers mois, les mandataires régionaux de l’Iran, qui font partie de ce que l’on appelle « l’Axe de la Résistance », ont subi des revers. À Gaza, la campagne militaire israélienne contre le Hamas, un groupe soutenu par Téhéran, a gravement affaibli l'organisation. Le conflit s’est même étendu au Liban, où le Hezbollah, autre allié iranien, a été affaibli par les attaques israéliennes.
Khamenei a nié les allégations selon lesquelles l’Iran aurait perdu ses forces par procuration, insistant sur le fait que l’Iran ne compte pas sur des mandataires pour ses actions dans la région. Au lieu de cela, il a déclaré : « Si un jour nous envisageons d’agir, nous n’avons pas besoin de forces par procuration. »