Mercredi, le rial iranien a chuté à un niveau record de 777 000 rials pour un dollar américain, une forte baisse par rapport aux 703 000 de novembre après la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine. Cette forte dépréciation met en évidence les défis économiques persistants auxquels l’Iran est confronté, exacerbés par des années de sanctions, de mauvaise gestion et une crise énergétique qui s’aggrave.
Pour stabiliser la monnaie, le gouverneur de la Banque centrale, Mohammad Reza Farzin, a annoncé que 220 millions de dollars seraient injectés sur le marché. Cependant, des interventions similaires dans le passé ont eu un succès limité, laissant le rial vulnérable aux fluctuations.
Malgré ses vastes réserves de pétrole et de gaz, l'économie iranienne est mal équipée pour faire face aux crises mondiales en raison d'années de sous-investissement et de faiblesses structurelles. Le pays est également aux prises avec des pannes d’électricité récurrentes, des pénuries de gaz et des conditions hivernales rigoureuses, qui ont toutes mis encore plus à rude épreuve sa situation économique déjà fragile. La forte baisse du rial contraste fortement avec sa valeur plus forte en 2015, lorsqu'il s'échangeait à 32 000 rials pour un dollar lors de l'accord nucléaire, qui s'est finalement effondré après le retrait des États-Unis en 2018.
Le nouveau président iranien, Masoud Pezeshkian, qui a pris ses fonctions après la mort d'Ebrahim Raisi, poursuit les négociations visant à lever les sanctions occidentales. Cependant, des obstacles importants subsistent, notamment le programme nucléaire iranien, qui a vu l'enrichissement de l'uranium se rapprocher des niveaux de qualité militaire, et son implication dans divers conflits régionaux. Le soutien de l’Iran à des forces mandataires telles que le Hamas, le Hezbollah et les Houthis a conduit à un isolement diplomatique accru, bloquant la voie à un allègement significatif des sanctions.
Alors que le rial continue de faiblir, les Iraniens sont confrontés à des difficultés croissantes, avec une spirale inflationniste et des biens de consommation courante devenant de plus en plus inabordables. Alors que la communauté internationale reste méfiante face aux ambitions nucléaires de l'Iran et à son ingérence régionale, il reste à voir si un accord pourra être conclu pour stabiliser l'économie du pays dans un avenir proche.