L'Irak a annoncé la suspension des livraisons de pétrole brut à la Syrie, marquant un changement important dans les relations régionales. Mustafa Sanad, membre du parlement irakien, a confirmé la décision sur les réseaux sociaux, déclarant que l'Irak cesserait de fournir du pétrole brut à la Syrie à partir de ce mois-ci. Cette décision coïncide avec les inquiétudes croissantes concernant la sécurité en Syrie, exprimées par le ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussain.
La Syrie, qui recevait quotidiennement environ 120 000 barils de pétrole brut en provenance d’Irak, est désormais confrontée à une grave pénurie d’approvisionnement. La situation est encore compliquée par l'arrêt des livraisons internes de brut depuis l'est de la Syrie, contrôlé par les Forces démocratiques syriennes (FDS) kurdes, vers le reste du pays, désormais sous le contrôle de Hay'at Tahrir al-Sham ( groupe HTS). Avec la perte des expéditions de pétrole iranien, qui fournissaient autrefois 60 000 barils supplémentaires par jour, la Syrie est aux prises avec une flambée des prix du carburant alors que les stocks s’épuisent et que le transport de l’essence et du diesel devient de plus en plus difficile.
Tensions croissantes dans la transition en Syrie
Le paysage politique en Syrie a radicalement changé suite à la récente prise de pouvoir par le HTS. Le groupe, dirigé par Ahmed al-Sharaa (Abu Mohammed al-Julani), a pris en main la nouvelle administration du pays. Dans cet environnement instable, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, s'est rendu à Damas pour rencontrer les nouveaux dirigeants syriens, signalant le soutien d'Ankara au gouvernement de transition syrien et à ses efforts pour rédiger une nouvelle constitution.
Le soutien de longue date de la Turquie aux rebelles syriens s'est désormais transformé en une aide aux nouveaux dirigeants syriens pour établir la stabilité. Le président Recep Tayyip Erdogan s’est engagé à contribuer à la reconstruction de la Syrie et espère que les millions de migrants syriens résidant actuellement en Turquie pourront commencer à rentrer chez eux.
Cependant, malgré les changements politiques, les inquiétudes en matière de sécurité augmentent. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussain, s'est dit alarmé par la résurgence des organisations terroristes en Syrie. Le vide de pouvoir laissé par la chute d’Assad pourrait fournir un terrain fertile au regroupement des groupes extrémistes, déstabilisant ainsi davantage la région.
La Turquie est également active dans le nord de la Syrie, s’engageant dans des opérations militaires contre les forces kurdes, qu’elle considère comme une organisation terroriste. Alors que les nouveaux dirigeants syriens sont plus favorables à la Turquie, la situation dans le nord-est reste tendue, en particulier avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) kurdes, alliées aux États-Unis, confrontées à une pression accrue de la part des forces soutenues par la Turquie.