La société pétrolière et gazière française TotalEnergies (NYSE : TTE) a lancé la construction d'une nouvelle installation de traitement de gaz en Irak, marquant la première phase d'un vaste projet multi-énergies. L'installation ArtawiGas25 traitera chaque jour 50 millions de pieds cubes de gaz provenant du champ de Ratawi, ce qui est suffisant pour alimenter 200 000 foyers de la région de Bassorah. Cette initiative est considérée comme un élément clé du projet énergétique de 27 milliards de dollars de TotalEnergies qui contribuera à façonner l'avenir énergétique de l'Irak.
En mai, TotalEnergies a conclu un accord avec le gouvernement irakien pour faire avancer le projet après des années de retard. Cela fait suite à un accord signé en 2021, qui a vu TotalEnergies s'engager à construire quatre projets pétroliers, gaziers et d'énergies renouvelables dans le sud de l'Irak au cours des 25 prochaines années avec un investissement initial de 10 milliards de dollars. Cependant, des désaccords politiques internes en Irak avaient suspendu le projet, provoquant une incertitude dans le secteur. L'Irak ayant accepté une participation réduite de 30 %, TotalEnergies est désormais en mesure de reprendre ses activités et d'attirer potentiellement davantage d'investissements étrangers dans la région.
Cette évolution est un signe d'espoir pour le secteur énergétique irakien, qui a été confronté à un déclin des investissements étrangers en raison de l'instabilité géopolitique et du retrait de grandes entreprises comme Exxon Mobil (NYSE:XOM), Shell Plc. (NYSE : SHEL) et BP Plc. (NYSE : BP). L’Irak a cependant bénéficié d’une relative stabilité politique ces dernières années, ce qui en fait à nouveau une destination plus attractive pour les investisseurs étrangers.
Dans un communiqué, Patrick Pouyanne, PDG de TotalEnergies, s'est montré optimiste quant à l'avancement du projet : « Le gouvernement irakien a confirmé l'intégralité du contrat, sans aucune modification… c'était donc pour moi plus qu'une bonne nouvelle. »
Si le projet de TotalEnergies marque des progrès pour l'Irak, le pays pourrait également reprendre les exportations de pétrole via un pipeline vers le port turc de Ceyhan, interrompues en mars 2023 en raison d'un différend sur des exportations non autorisées. La réunion entre le ministère irakien du Pétrole, le ministère des Ressources naturelles du Kurdistan et les compagnies pétrolières internationales en juin a ravivé l'espoir d'une reprise de ces flux d'exportation clés.
Pendant ce temps, le marché mondial du pétrole connaît des changements notables. Avec une offre réduite de brut russe et iranien dans un contexte de renforcement des sanctions occidentales, des pays comme la Chine et l’Inde augmentent leurs achats de pétrole au Moyen-Orient et en Afrique. Ces évolutions ont entraîné une flambée des prix du brut, certaines qualités de pétrole du Moyen-Orient atteignant des primes rares par rapport à la référence mondiale du Brent. Ce changement a incité les raffineurs indiens à acheter des cargaisons ponctuelles en provenance d'Abu Dhabi et d'Oman, tandis que les acheteurs chinois se tournent vers le pétrole d'Angola et d'Abu Dhabi.
Alors que la demande mondiale de pétrole du Moyen-Orient augmente en raison de l'incertitude entourant l'approvisionnement russe et iranien, des pays comme la Chine et l'Inde se positionnent pour obtenir des ressources énergétiques provenant d'autres régions, renforçant ainsi l'importance des projets en cours de TotalEnergies en Irak.
La reprise des exportations de pétrole irakien et le succès de l'usine de traitement du gaz de TotalEnergies pourraient avoir des implications profondes sur le paysage énergétique régional et sur le marché mondial.