Dans une démarche reflétant les inquiétudes accrues concernant l'influence croissante de la Turquie au Moyen-Orient, Israël a convoqué mercredi une réunion spéciale sur la sécurité dirigée par le ministre de la Défense Israel Katz. La réunion comprenait de hauts responsables tels que le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa'ar, le chef d'état-major, le lieutenant-général. Herzi Halevi et de hauts responsables du ministère israélien des Affaires étrangères et de l'establishment de la défense. La réunion s'est concentrée sur l'analyse de l'influence croissante de la Turquie dans la région, en particulier à la suite des changements politiques en Syrie.
La principale préoccupation qui a animé les discussions était le rôle de la Turquie en Syrie, en particulier à la suite de la chute potentielle du régime d'Assad et de la montée de Hay'at Tahrir al-Sham, un groupe soutenu par la Turquie depuis plus d'une décennie. Les responsables israéliens craignent qu’un axe Turquie-Syrie ne conduise à une instabilité croissante dans la région et ne représente une nouvelle menace pour Israël. Même si l’influence de l’Iran en Syrie semble diminuer, la possibilité d’un alignement sunnite soutenu par la Turquie en Syrie reste une source de préoccupation.
Le Comité Nagel, qui a récemment soumis un rapport au Premier ministre Benjamin Netanyahu et au ministre de la Défense Israel Katz, a souligné les risques associés à l'implication croissante de la Turquie. Le rapport met en garde contre des « frictions aiguës » avec la Turquie, soulignant le risque de conflits susceptibles de déborder sur des questions régionales plus vastes. En outre, le comité a souligné la possibilité que les factions syriennes s'alignent sur les forces soutenues par la Turquie, ce qui pourrait alimenter l'instabilité et constituer une menace directe pour la sécurité d'Israël.
Montée des tensions turques
La politique de plus en plus affirmée du président turc Recep Tayyip Erdogan a suscité l'inquiétude des responsables israéliens. Le rapport du Comité Nagel a souligné les inquiétudes suscitées par la rhétorique d'Erdogan contre Israël, soulignant que les ambitions de la Turquie de restaurer son influence de l'ère ottomane pourraient conduire à une escalade des tensions. Alors que la Turquie renforce son implantation dans la région, Israël doit se préparer à l’éventualité d’une confrontation directe, la commission ayant souligné le besoin croissant d’une préparation militaire.
En réponse à ces préoccupations, le Comité Nagel a proposé une augmentation significative du budget de la défense d'Israël, jusqu'à 15 milliards de shekels par an au cours des cinq prochaines années. Cela garantirait que les Forces de défense israéliennes (FDI) soient équipées pour relever non seulement les défis posés par la Turquie, mais également d’autres menaces régionales émergentes. Netanyahu a reconnu le changement dans la dynamique régionale, notant : « Nous assistons à des changements fondamentaux au Moyen-Orient. L’Iran constitue depuis longtemps notre plus grande menace, mais de nouvelles forces entrent en scène et nous devons nous préparer à l’inattendu.»