Dans une annonce surprenante jeudi, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont révélé qu’elles étaient toujours engagées dans des opérations militaires contre les infrastructures militaires syriennes, allant au-delà de leur stratégie initiale consistant à maintenir les zones tampons saisies début décembre après la chute du régime d’Assad.
L'assaut de Tsahal en décembre a visé les armes chimiques, l'armée de l'air, les missiles à longue portée, la marine et d'autres moyens militaires syriens pour les empêcher de tomber entre les mains du nouveau régime syrien, dirigé par Ahmed al-Sharaa de Hayat Tahrir al-Sham, également connu sous le nom d'Abou Muhammad al-Julani. Cependant, depuis lors, Tsahal est resté largement silencieux, se concentrant sur la défense des zones tampons nouvellement établies. La déclaration de jeudi marque un changement dans les opérations de Tsahal.
Une transition tendue dans la dynamique du pouvoir en Syrie
À la suite de l'effondrement du régime d'Assad, divers acteurs mondiaux, dont l'ONU, l'UE et les États-Unis, ont commencé à dialoguer avec Julani et sa faction, certains proposant même la levée des sanctions contre la Syrie pour promouvoir la reconstruction. Les puissances occidentales espèrent intégrer davantage la Syrie dans leur sphère d’influence, certains responsables européens faisant pression pour la levée des sanctions économiques pour faciliter cette transition.
Même si les États-Unis ont adopté une position plus prudente – supprimant certaines sanctions contre Julani et ses alliés, tout en en maintenant d’autres – des soupçons subsistent quant à l’engagement du nouveau régime en faveur des réformes démocratiques. Julani et sa faction, qui ont eu des liens passés avec al-Qaïda, ont affirmé se distancier des idéologies djihadistes, mais le scepticisme demeure, notamment quant à savoir s’ils finiront par confirmer ces affirmations ou s’ils reviendront à leurs racines radicales.
Les récentes opérations de Tsahal se concentrent sur la sauvegarde de son intégrité territoriale en poursuivant les patrouilles et en confisquant les armes trouvées dans les zones tampons. L'armée israélienne a rapporté que la division 474 a récemment découvert un véhicule blindé syrien rempli d'armes importantes, notamment des missiles antichar, des explosifs improvisés et d'autres matières dangereuses. Ces armes ont été confisquées pour éviter qu’elles ne tombent entre les mains d’acteurs potentiellement hostiles, comme le HTS, le Hezbollah, les milices iraniennes ou les groupes terroristes palestiniens.
Même si Tsahal n’a pas fait part de projets de frappes militaires à grande échelle similaires à celles de décembre, elle reste vigilante et veille à ce que les armes et les ressources militaires ne contribuent pas à l’instabilité dans la région.