Le président israélien Isaac Herzog a prononcé lundi un discours poignant à l'Assemblée générale des Fédérations juives d'Amérique du Nord (JFNA) à Washington, DC, marquant un moment diplomatique important dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient et d'antisémitisme croissant à l'échelle mondiale.
Au cours de son discours, Herzog a fait ses adieux au président américain sortant Joe Biden et a félicité le président élu Donald Trump pour sa victoire aux récentes élections présidentielles américaines. Cette visite était la première de Herzog aux États-Unis depuis l'horrible massacre du Hamas du 7 octobre, qui a depuis profondément influencé la politique étrangère et les relations de son pays avec la communauté internationale.
Une transition diplomatique : le soutien inébranlable de Biden et la vision de paix de Trump
Herzog a souligné les relations chaleureuses qu'il a bâties avec le président Biden depuis son entrée en fonction en 2021, soulignant le soutien inébranlable de Biden à Israël tout au long de la guerre en cours contre le Hamas. Herzog a exprimé sa gratitude pour l'engagement de Biden en faveur de la sécurité d'Israël, déclarant : « Depuis le tout début de la guerre, le président Biden a été un véritable ami et un soutien inébranlable. »
Herzog a également parlé favorablement du nouveau président Trump, le qualifiant de « champion de la paix et de la coopération ». Il a partagé qu'il avait parlé à Trump après les élections, lui souhaitant du succès dans la conduite du Moyen-Orient vers la paix et la prospérité. La conversation a également abordé la nécessité urgente de rapatrier les otages israéliens détenus par le Hamas, une question qui préoccupe les deux dirigeants.
Les remarques de Herzog ont souligné que malgré la transition politique aux États-Unis, le besoin d'Israël de partenariats et de soutien internationaux reste inchangé. Le président israélien devrait rencontrer Biden pour une dernière conversation afin de discuter du conflit en cours avec le Hamas et le Hezbollah, ainsi que des derniers efforts diplomatiques de l’administration Biden pour négocier des accords de cessez-le-feu à Gaza et au Liban.
Montée de l’antisémitisme : un défi mondial
Dans son discours, Herzog a également évoqué la montée alarmante de l'antisémitisme dans le monde, en particulier aux États-Unis. Il a condamné la « vague surprenante d'antisémitisme qui inonde les États-Unis et le monde juif », citant de récents incidents violents, tels que l'attaque contre des supporters de football israéliens en Amsterdam. Herzog a appelé à une position unifiée contre une telle haine, déclarant : « Le monde civilisé ne peut pas tolérer une foule à la recherche des Juifs, et nous ne permettrons pas que cela soit normalisé. »
Herzog a carrément accusé l’Iran et ses alliés d’exacerber l’antisémitisme mondial, qu’il a qualifié d’« empire du mal des temps modernes » répandant la haine par l’intermédiaire de ses mandataires. Il a souligné le rôle d'Israël en tant que gardien de la communauté juive mondiale, affirmant que l'État-nation juif continuerait à soutenir les Juifs du monde entier dans la lutte contre cette menace croissante.
« Kol Ha'Am » : renforcer l'unité juive mondiale
Herzog a profité de l'occasion pour promouvoir son initiative, Kol Ha'Am (Voix du peuple), un groupe de travail juif mondial conçu pour répondre aux problèmes urgents auxquels sont confrontés les Juifs du monde entier. L’initiative, qui a été relancée cet automne après avoir été temporairement suspendue à la suite du massacre du 7 octobre, vise à combler le fossé entre Israël et la diaspora juive.
Shirel Dagan-Levy, PDG du groupe de travail Voix du peuple, a accompagné Herzog aux États-Unis et a discuté des objectifs de l'initiative. Le groupe de travail rassemblera des membres juifs du conseil du monde entier, y compris des États-Unis et d’Israël, pour aborder des questions telles que l’antisémitisme et favoriser l’unité au sein de la communauté juive mondiale.
Dagan-Levy a exprimé sa détermination malgré la faible participation au rassemblement d'ouverture de l'Assemblée générale, déclarant que le besoin de renforcer les relations entre Israël et la communauté juive mondiale n'avait jamais été aussi urgent.
Manifestations et débat sur l’identité juive
Alors que le discours de Herzog a été le point culminant de l'Assemblée générale de la JFNA, sa visite a suscité des protestations de la part de groupes pro-palestiniens devant l'hôtel où s'est tenue la conférence. À l’intérieur, un panel d’éminents rabbins juifs américains a discuté de l’évolution de l’identité juive après le 7 octobre, le rabbin Sharon Brous de la synagogue IKAR de Los Angeles recevant des applaudissements pour son appel à reconnaître l’humanité du peuple palestinien au milieu de la guerre israélienne à Gaza.
La présence de Herzog à l'événement a souligné la tension persistante entre le gouvernement israélien, ses alliés et la communauté juive dans son ensemble. Alors qu’Israël évolue dans un paysage géopolitique difficile, le rôle de Herzog dans la promotion de l’unité et le renforcement des liens avec la communauté juive mondiale est considéré comme un élément crucial de sa mission diplomatique.
Regard vers l’avenir : une nouvelle administration américaine
Alors que le président élu Donald Trump se prépare à prendre ses fonctions, le discours de Herzog souligne l’importance de maintenir de solides relations entre les États-Unis et Israël. La victoire de Trump, ainsi que sa politique à venir sous la direction de personnalités comme le sénateur Marco Rubio, signalent un changement dans les priorités de la politique étrangère américaine, notamment en ce qui concerne le Moyen-Orient et l'antisémitisme.
Les engagements diplomatiques de Herzog, parallèlement à son leadership dans les initiatives de la communauté juive mondiale d'Israël, continueront de jouer un rôle essentiel dans l'élaboration de la réponse d'Israël aux défis régionaux et internationaux dans les années à venir.