La police néerlandaise a arrêté mercredi un groupe de manifestants anti-israéliens et pro-palestiniens dans le centre d'Amsterdam, défiant une interdiction de manifester imposée à la suite de violents affrontements la semaine dernière. Les manifestants, certains brandissant des drapeaux palestiniens, se sont rassemblés pour scander des slogans tels que « Amsterdam dit non au génocide » et « Palestine libre ». La police anti-émeute a rapidement encerclé le groupe, les conduisant à leur arrestation et à leur expulsion en bus.
Ces troubles surviennent après de violentes attaques visant des supporters de football israéliens jeudi dernier. Des bandes d'assaillants masqués ont traqué et attaqué les supporters du Maccabi Tel Aviv avant et après le match de football contre l'Ajax Amsterdam. Plusieurs victimes ont été blessées et des centaines d'Israéliens ont été contraints de fuir la ville sous protection spéciale.
En réponse à la violence, le gouvernement néerlandais a mis en œuvre des mesures d'interpellation et de fouille d'urgence, arrêtant des centaines de manifestants dans les jours qui ont suivi. Alors que les tensions dans la ville restent élevées, des manifestants comme Max van den Berg, 32 ans, appellent à la fin du soutien néerlandais à Israël, invoquant leurs inquiétudes concernant la mort de civils à Gaza.
La violence continue à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, a contribué à une recrudescence des incidents antisémites à travers l'Europe. La police a du mal à contrôler la situation, en particulier dans les quartiers immigrés d'Amsterdam, où de nombreux habitants expriment leur solidarité avec les Palestiniens.
Dans le même ordre d'idées, des manifestations ont éclaté mercredi à Paris contre un gala organisé par des personnalités d'extrême droite franco-israéliennes en soutien à Israël, destiné à collecter des fonds pour l'armée israélienne. L’événement, baptisé « Israël est éternel », avait invité le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, un fervent défenseur des colonies israéliennes en Cisjordanie, mais il a finalement annulé son voyage à Paris en réponse aux critiques croissantes.
Les manifestations, qui ont attiré des centaines de manifestants, ont eu lieu juste un jour avant un match de football très médiatisé entre les équipes nationales israélienne et française au stade national de France. L'atmosphère entourant le gala et le match était chargée de tensions liées au conflit en cours entre Israël et les groupes militants palestiniens du Hamas et du Hezbollah.
Alors que les manifestations étaient en grande partie pacifiques, certains manifestants ont vandalisé un McDonald's le long du parcours, et d'autres manifestants se sont rassemblés près de l'Arc de Triomphe pour scander des slogans contre Smotrich et l'événement. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné les déclarations de Smotrich comme étant « contraires au droit international » et inutiles aux efforts visant à apaiser les tensions régionales.
Les autorités parisiennes étaient en état d'alerte maximale, avec plus de 4 000 policiers et 1 600 employés du stade déployés pour le match de jeudi afin d'éviter une répétition des troubles observés aux Pays-Bas. Seuls les drapeaux français et israéliens seront autorisés à l'intérieur du stade, et une forte présence sécuritaire est prévue tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du stade.
Le chef de la police française, Laurent Nunez, a souligné que malgré le renforcement de la sécurité, le gala en lui-même ne représentait « pas de menace majeure pour l'ordre public ». Néanmoins, la division grandissante de l'opinion publique concernant les actions d'Israël à Gaza a fait naître des inquiétudes quant à de nouveaux troubles, en particulier dans une ville qui compte la plus grande population juive et musulmane d'Europe.
Pendant ce temps, l'entraîneur-chef d'Israël, Ran Ben Shimon, a exprimé son espoir de rester concentré sur le sport pendant le match. « Le contexte est difficile, mais nous restons concentrés sur le jeu », a-t-il déclaré, dans un contexte de tensions politiques et sociales plus larges.
À l'approche du match, certains supporters israéliens ont exprimé leur inquiétude à l'idée d'y assister, citant les violences à Amsterdam. En revanche, d’autres sont restés déterminés, rassurés par les vastes mesures de sécurité mises en place.