Des rapports récents ont révélé que de hauts responsables du Hamas ont quitté le Qatar et sont désormais basés en Turquie. Selon la chaîne de télévision publique israélienne KAN, ce changement intervient dans un contexte de pression internationale croissante sur le Qatar pour qu'il expulse le groupe de son territoire. Une source américaine de haut rang a confirmé que le Qatar avait demandé au Hamas de partir, une décision considérée comme une stratégie visant à influencer les négociations en cours sur la prise d'otages entre Israël et le Hamas.
Même s’il n’est pas clair si ces informations sont directement liées, la Turquie a toujours soutenu le Hamas tout au long du conflit à Gaza. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a publiquement déclaré le soutien indéfectible de la Turquie au Hamas et, début août, la Turquie a même organisé une journée de deuil après l'assassinat du leader du Hamas Ismail Haniyeh.
Le soutien continu de la Turquie au Hamas
Depuis le début de la guerre à Gaza, Erdogan a fait des déclarations affirmant la position de la Turquie, notamment une dans laquelle il a déclaré que la Turquie « soutenait fermement » le Hamas. Cette position a compliqué le rôle de la Turquie dans tout processus de paix potentiel, car Israël s'est montré réticent à laisser la Turquie arbitrer un accord, compte tenu des tensions entre Ankara et Jérusalem.
Malgré cela, le retrait du Hamas de son territoire par le Qatar a créé un vide dans le processus de médiation. Le Qatar a joué un rôle essentiel dans la facilitation des pourparlers entre Israël et le Hamas ces derniers mois, notamment dans les négociations sur les otages. Cependant, suite au refus du groupe de s'engager dans des propositions de cessez-le-feu et des accords d'échange d'otages, le Qatar aurait suspendu son rôle dans les discussions, augmentant ainsi la pression sur les deux parties pour qu'elles s'assoient à la table.
Aucun progrès dans les négociations sur les otages
La situation actuelle des otages reste un problème critique dans le conflit plus large. Le Hamas a rejeté plusieurs propositions de cessez-le-feu et a exigé qu'Israël se retire complètement de Gaza avant que des négociations sérieuses puissent commencer sur un échange de prisonniers. Le responsable du Hamas, Basem Naim, a réitéré qu'il était prêt à libérer les captifs israéliens en échange de prisonniers détenus dans les prisons israéliennes, mais a averti qu'Israël devait d'abord accepter un cessez-le-feu.
Du côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les responsables de la défense insistent sur la nécessité de poursuivre la campagne militaire à Gaza, malgré les appels croissants à un règlement négocié. Les États-Unis ont également contribué à faire pression en faveur d’une résolution, le secrétaire d’État Antony Blinken confirmant la pression exercée par le Qatar sur le Hamas pour qu’il se délocalise.
Le rôle potentiel de la Turquie en tant que médiateur
Alors que les dirigeants du Hamas se rendent en Turquie, des questions se posent quant à savoir si la Turquie pourrait assumer le rôle de médiateur du Qatar dans les négociations sur les otages. Cependant, en raison des relations tendues entre Israël et la Turquie, il est peu probable qu’Israël accepte la Turquie comme médiateur, ce qui rend toute résolution via Ankara très difficile.
Malgré les divers efforts déployés par des acteurs internationaux comme le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, la possibilité de parvenir à un accord de paix reste faible. Le Hamas et Israël étant fermement ancrés dans leurs positions, les perspectives de reprise de négociations sérieuses sont incertaines, surtout après que le Hamas* a exécuté six otages fin août, compliquant encore davantage les efforts diplomatiques.