Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, a souligné samedi que les gouvernements de l'UE ne peuvent pas appliquer de manière sélective les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre des responsables israéliens et un dirigeant du Hamas. La CPI avait émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef du Hamas Ibrahim Al-Masri (Mohammad Deif) pour crimes contre l'humanité.
Tous les États membres de l'UE sont signataires du Statut de Rome de la CPI, qui les oblige à appliquer les décisions de justice, a précisé Borrell lors d'une visite à Chypre. « Les Etats signataires de la Convention de Rome sont obligés d'exécuter la décision du tribunal. Ce n'est pas facultatif », a-t-il déclaré. Borrell a également souligné que l'obligation de faire respecter les décisions de la CPI s'étend aux pays candidats à l'adhésion à l'UE.
Alors que la plupart des pays de l'UE ont affirmé leur engagement à se conformer à la décision de la CPI, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a exprimé son soutien à Netanyahu, l'invitant même à se rendre en Hongrie sans courir aucun risque juridique.
La CPI a émis des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant pour leur rôle présumé dans des crimes tels que le meurtre, la persécution et l'utilisation de la famine comme arme de guerre pendant le conflit en cours entre Israël et Gaza. Le mandat d'arrêt contre Mohammad Deif, un dirigeant du Hamas, citait des accusations liées à des massacres perpétrés lors des attentats du 7 octobre 2023.
Les réactions internationales ont été variées. La Norvège et le Canada, tous deux signataires du Statut de Rome, se sont engagés à respecter la décision de la CPI, le Premier ministre canadien Justin Trudeau soulignant l'importance d'adhérer au droit international. En revanche, les États-Unis, qui ne sont pas membres du Statut de Rome, ont rejeté la décision de la CPI, le président Joe Biden réaffirmant son soutien à Israël.
Le Hamas a salué la décision de la CPI et a appelé à une responsabilisation accrue de tous les dirigeants israéliens impliqués dans ce qu'il a décrit comme une « occupation criminelle ».