L'envoyé spécial américain Amos Hochstein, l'architecte du récent cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, a fermement rejeté l'idée selon laquelle Israël aurait pu négocier un meilleur accord impliquant une zone tampon dans le sud du Liban. Cette critique a été formulée par l'ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett, qui a averti que l'absence de zone tampon permettrait au Hezbollah de reconstruire des maisons et des infrastructures militaires le long de la frontière, les utilisant potentiellement pour de futures attaques sur le front nord d'Israël.
Lors d'entretiens après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Hochstein a qualifié l'idée d'une zone de sécurité de « fantastique », affirmant qu'une telle zone obligerait effectivement Israël à occuper le territoire libanais, ce qu'aucun pays souverain, y compris Israël, n'accepterait. « Si vous choisissez une zone morte ou une zone démilitarisée, alors vous êtes là en tant qu'occupant », a expliqué Hochstein.
L’accord de cessez-le-feu, négocié par les États-Unis, a conduit le Hezbollah à s’engager à cesser ses tirs de roquettes sur Israël tout en donnant aux Forces armées libanaises (FAL) les moyens d’empêcher le groupe de reconstruire ses infrastructures. Malgré le scepticisme quant à la capacité de l'armée à tenir tête au Hezbollah, les États-Unis ont promis un soutien supplémentaire à l'armée libanaise, notamment une aide financière, des équipements et une formation.
Hochstein a souligné que le nouvel accord de cessez-le-feu améliore les mécanismes d’application en incluant les États-Unis et la France dans un comité tripartite, aux côtés d’Israël, du Liban et des soldats de maintien de la paix de l’ONU. Cela permettra une réponse plus efficace en temps réel à toute violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui appelle au désarmement du Hezbollah.
De plus, l’accord impose le déploiement progressif de l’armée dans le sud du Liban pour remplacer les troupes israéliennes, garantissant ainsi que le Hezbollah ne puisse pas combler le vide comme il l’a fait après la Seconde Guerre du Liban en 2006. La communauté internationale est également prête à aider à la reconstruction du sud du Liban, une rupture avec la période post-2006, lorsque le Hezbollah était la principale force impliquée dans les efforts de reconstruction.
Le cessez-le-feu, un changement stratégique dans les relations entre Israël et le Hezbollah
Hochstein a reconnu qu'Israël avait obtenu des succès militaires significatifs contre le Hezbollah au cours des derniers mois, ce qui a contribué à la volonté du Hezbollah de négocier un cessez-le-feu. L'intensification des frappes israéliennes dans le sud du Liban et l'assassinat de dirigeants clés du Hezbollah ont affaibli la position militaire du groupe. Cependant, Hochstein a soutenu qu'il était temps de trouver une solution politique, car l'objectif d'Israël n'a jamais été de démanteler complètement le Hezbollah mais de stabiliser le front nord et de permettre aux résidents déplacés de rentrer chez eux.
Alors que certains critiques affirment que les États-Unis ont fait pression sur Israël pour qu'il obtienne un cessez-le-feu, Hochstein a nié de telles accusations, affirmant que l'accord d'Israël sur l'accord était une décision volontaire prise dans le contexte des intérêts de sécurité à long terme d'Israël.
