Le récent cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah n'est qu'un élément du paysage géopolitique complexe qui influence les prix du pétrole à l'approche de 2025. David Fyfe, économiste en chef chez Argus, a déclaré à CNBC que même si le cessez-le-feu a levé un brin d'incertitude, la situation dans son ensemble reste remplie d'incertitudes, notamment les sanctions de l'administration Trump contre l'Iran et le conflit en cours entre la Russie et l'Ukraine.
Comme le souligne Fyfe, les tensions géopolitiques actuelles soutiennent les prix du brut et suscitent des inquiétudes concernant l’économie mondiale, ce qui pourrait peser sur les prix du pétrole. Cet « équilibre dynamique » présente des défis pour l’OPEP+ alors qu’elle fait face aux complexités de l’offre et de la demande de pétrole.
En particulier, l'OPEP+ doit évaluer soigneusement ses décisions de production, l'Argus prévoyant une croissance de 1 million de barils par jour (b/j) de la demande mondiale de pétrole en 2025. Cependant, cette croissance sera probablement dépassée par la croissance de l'offre hors OPEP+, en particulier en provenance des États-Unis. Brésil et Guyane. Par conséquent, l’OPEP+ pourrait devoir reporter l’assouplissement des réductions de production à 2025 pour équilibrer le marché.
L'OPEP+ devrait se réunir le 5 décembre, soit un retard par rapport à sa date initiale du 1er décembre, pour discuter des plans de production. Les spéculations suggèrent que la faiblesse des fondamentaux pourrait inciter le groupe à retarder l’augmentation de la production prévue pour janvier 2025.
À court terme, les réductions de l’OPEP+ et un meilleur respect des quotas apportent un certain soutien aux prix du pétrole, Goldman Sachs prévoyant que les réductions seront prolongées et que l’assouplissement des restrictions pourrait commencer progressivement en avril 2025.
Parallèlement, la Libye a franchi une étape majeure dans sa production pétrolière, la National Oil Corporation (NOC) faisant état d'un nouveau record de 1,59 million de barils par jour. Cette augmentation intervient après une reprise après un conflit politique qui avait temporairement interrompu la production plus tôt dans l'année. Malgré des tensions politiques qui continuent de présenter des risques, le secteur pétrolier du pays montre des signes de stabilisation, aidé par le retour d'acteurs majeurs comme Eni et BP.
Alors que les prix mondiaux du pétrole restent stables, avec le Brent à 73,04 dollars le baril et le WTI à 68,58 dollars, la reprise de la Libye constitue un point positif dans un marché par ailleurs incertain.