Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que l'économie du Koweït continuera à souffrir de récession jusqu'en 2024 en raison des réductions actuelles de la production pétrolière de l'OPEP+. Ces réductions, qui ont entraîné une réduction de 2,2 millions de barils par jour jusqu'en avril 2025, ont eu un impact significatif sur le secteur pétrolier du pays.
Le PIB du Koweït s'est contracté de 3,6 % en 2023, en grande partie en raison d'une baisse de 4,3 % du secteur pétrolier, et a continué de diminuer de 1,5 % au deuxième trimestre 2024, le secteur pétrolier s'étant encore contracté de 6,8 %. Ces taux de croissance négatifs contrastent fortement avec le boom précédent du pays, lorsque les prix élevés du pétrole ont alimenté une croissance remarquable de 8,5 % du PIB et une réduction du déficit budgétaire de 70 % il y a à peine deux ans.
L'analyse du FMI concorde avec les prévisions d'un sondage Reuters, qui indiquait que le Koweït s'en sortirait le plus mal parmi les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Le pays devrait connaître l’inflation la plus élevée de la région tout en restant en récession, principalement en raison de sa forte dépendance au pétrole. Malgré ses importantes réserves de pétrole – 101 milliards de barils, les 7èmes au monde –, la dépendance du Koweït au pétrole pour 91 % de ses exportations et de ses revenus le rend vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux du pétrole. En revanche, l’Arabie saoudite voisine a connu une croissance substantielle de ses revenus non pétroliers, soutenue par son plan de diversification économique Vision 2030.
Face à ces défis économiques, la compagnie pétrolière publique koweïtienne, la Koweït Foreign Petroleum Exploration Company (KUFPEC), cherche activement à étendre sa présence internationale. KUFPEC prévoit de soumissionner pour des blocs pétroliers et gaziers au large de l'Indonésie et d'explorer la mer de Natuna pour y trouver des réserves potentielles d'hydrocarbures. Toutefois, des défis nous attendent, notamment la teneur élevée en dioxyde de carbone des réserves de gaz et l’évolution du paysage géopolitique entourant la production pétrolière.
Malgré le ralentissement économique, le gouvernement koweïtien poursuit ses efforts de diversification énergétique, la KUFPEC étant en tête de l'exploration offshore. Pendant ce temps, le gouvernement indonésien s'efforce d'attirer davantage d'investissements pétroliers et gaziers, dans le but d'inverser le déclin de sa production pétrolière et d'améliorer la sécurité énergétique nationale.