Dans un discours télévisé samedi, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassem, a évoqué les récents développements en Syrie, notamment le renversement du président Bashar al-Assad par une vaste offensive rebelle. Qassem a révélé que le groupe militant libanais avait perdu sa route d'approvisionnement vitale via la Syrie après la chute d'Assad. Il s'est toutefois abstenu de mentionner directement Assad et a déclaré que le Hezbollah ne porterait aucun jugement sur la nouvelle direction syrienne tant que le pays ne se serait pas stabilisé.
Malgré l'incertitude concernant l'avenir de la Syrie, Qassem a exprimé l'espoir que les nouveaux dirigeants syriens resteront hostiles à Israël et s'abstiendront de normaliser leurs relations avec l'État juif. Il a également souligné la forte opposition du Hezbollah aux actions israéliennes, accusant Israël de chercher à s'installer à Gaza et à annexer la Cisjordanie avec le soutien des États-Unis.
Il a également contesté la pratique israélienne consistant à anéantir les capacités militaires du Hezbollah, qualifiant cela de « crime contre la résistance » et a déclaré que malgré tous les efforts d'Israël, la résistance du Hezbollah avait réussi à contrecarrer les objectifs israéliens.
Le discours s'est terminé par Qassem réaffirmant l'engagement du Hezbollah à « résister à l'agression israélienne » et à poursuivre sa lutte dans la région, estimant que les résultats des développements récents conduiraient à un résultat positif pour la cause du Hezbollah.
Entre-temps, après l'éviction d'Assad, la situation sécuritaire le long de la frontière nord d'Israël a radicalement changé. Israël a étendu sa zone tampon dans le sud de la Syrie pour empêcher la montée des groupes jihadistes et maintenir le contrôle des sites stratégiques proches de sa frontière. Le gouvernement israélien insiste sur le fait que ce déploiement est temporaire et vise à assurer la sécurité jusqu'à ce qu'une force alignée sur l'accord de désengagement de 1974 puisse être établie.
Le gouvernement intérimaire syrien s'est fermement opposé à ces actions, déposant une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité de l'ONU. L'ambassadeur syrien auprès de l'ONU, Koussay Aldahhak, a critiqué l'expansion d'Israël sur le mont Hermon et le gouvernorat de Quneitra, la qualifiant de violation de la souveraineté syrienne.
Les responsables israéliens ont déclaré que les actions militaires sont nécessaires pour empêcher les groupes extrémistes de combler le vide laissé par la chute du régime d'Assad. Le bureau du Premier ministre a également réitéré son engagement à garantir que l'effondrement de la Syrie ne constitue pas une menace pour la sécurité israélienne.
Les Nations Unies ont exprimé leurs inquiétudes face à l'escalade de la situation, le secrétaire général António Guterres condamnant les violations par Israël de l'intégrité territoriale de la Syrie. António Guterres a également souligné l’importance de soutenir une transition crédible et inclusive en Syrie, en particulier à une époque de bouleversements politiques importants.